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Jacques' Blog

Michel FRIZOT

1 Pouvoir d'attestation de la photographie

La nécessite absolue de la coprésence au moment de l'acte photographique ;

Á  D'une part, d'un dispositif photographique actionné par un opérateur décisionnaire (photographe).

Á  D'autre part, d'un champ spatial de référence, champ d'émission lumineuse appelé impératif de vis-à-vis (le sujet).

Il faut qu'il y ait un appareil avec quelque chose en face.

Cet impératif va doter cette image (cette photographie) du pouvoir d'attestation de cette présence.

La photo enregistre toutes manifestations lumineuses dans le champ de référence, donc tout objet qui renvoie de la lumière. Cette attestation concerne la présence d'un objet d'une personne ou une conjonction de nombreuse présence, on peut affirmer quelles étaient présentes dans le même temps qui est le temps délimité de la prise de vue.

Cette attestation spatiale, se double d'une attestation temporelle, le fait que toutes photographies soient datées dans la chronologie universelle.

2 Attestation temporelle (date d'occurrence) (32'39")

L'image photographique a définie la notion d'évènement.

L'évènement a pris forme d'image photographique.

C'est la certitude de la présence du photographe sur les lieux à un moment précis de l'histoire, que nous attribuons ce pouvoir à la photographie jusqu'à confondre la globalité de l'évènement avec les images que nous en avons vu.

3 Encrage de l'image photographique dans une chronologie absolue et déterminé
(pouvoir de mémoration) mise en mémoire 36"50'

  • Mémoration individuelle => Photomaton
  • Mémoration collective    => Archives

4 Distance ou césure qui c'est installer entre la reproduction photographique et les percepts humains

La photo a accru ces capacités physico métriques mais elle s'est d'autant plus distanciée de nos propres facultés biométriques qui ne peuvent rentrer en compétition avec ces facultés de la physique. En accédant à un temps inaccessible à nos sens communs, la photo nous montre les choses, les personnes, les faits, les phénomènes tels que nous ne pouvons les voir.

Nous jugeons ou même nous préjugeons de comportements, d'émotions, d'expressions, de sentiments à partir de ces prélèvements opérés par l'image photographique prélèvements d'états qui sont pourtant imperceptibles à l'œil.

La photographie a donc créé tout un vocabulaire un langage de l'émotion, de l'expression, de la violence, de la souffrance ou de la tendresse spécifiquement photographique qui sous-tend par exemple quotidiennement la publicité ou la photo reportage et les significations que nous en tirons.

Recevons-nous tous ces images de la même façon ?

  • Défection de la photographique 42"22'

De l'insuffisance de la photographie à rendre compte d'une globalité

  • L'image photographique est réduction et prélèvement sur un réel "qui la déborde de toutes parts" et que ne parvenons jamais à définir

L'image photographique contient certes beaucoup de choses, même des éléments insoupçonnés que nous ne décèlerons peut-être que plus tard, lorsque nous interrogerons ces indices (les modes vestimentaires, les coutumes ou les gestes) des indices anthropologistes qui se trouvent enregistrés dans l'image photographique.

Mais cette image ne dit rien du contexte, du moment, des intentions de l'opérateur, des circonstances et des motivations qui suscitent l'image.

Elle comporte une part illimité d'insu. Elle a besoin par exemple d'être confortée par une légende. Par laquelle "légende" elle prends place dans un champ de signification, un champ d'association pour le regardeur. Faute de quoi, elle resterait dans l'insu. C'est à dire ce qui ne trouve pas d'intérêt en nous, ce qui ne rencontre pas de signification pour nous.

Cette nécessité de la légende, pour nous permettre l'élaboration d'hypothèses de significations, indique clairement que l'image photographique est un objet physique, qui réarticule les relations humaines. Par le seul faite que nous le regardons en tend qu'être humain. 44.26

A la prise de vue, cet artéfact photographique est déjà le point de croisement de faits, d'intentions, de relations entre des personnes et le photographe. Et à la réception (diffusion) de l'image, il redevient le lieu où par le regard, le texte, la réflexion, ces faits, ces intentions, ces relations initiales se réarticulent, parfois même s'effacent et se réinvestissent avec la compréhension, l'intellection du regardeur.

A cette transposition, s'ajoute une difficulté.
Une photographie possède un destin individuel et un destin collectif. Elle est faite par un individu, mais perçue par d'autres individus et dans un contexte collectif de diffusion parfois planétaire, contexte qui l'a surdétermine par des connotations politique, sociale, culturelle etc.

Il faut donc admettre que le champ photographique (la totalité des images photographiques) n'est n'y objectif n'y neutre, qu'il est structuré par des relations humaines et que ce n'est pas l'inverse.

Ce n'est pas la photographie qui structure les relations humaines.

L'image photographique est un artéfact, un objet technologique à la fois très sophistiqué et défectueux dans lequel les hommes ont certainement surinvestie des significations en s'appuyant sur des pouvoirs supposés et parfois imaginaires de la photographie. Pouvoir insuffisamment tempérés par une connaissance réelle des conditions de productions, des conditions de traitements, des conditions de sélection, des conditions de diffusion, des conditions de perception et des conditions de réflexion s'imposent à toutes les images photographiques.

  
Michel FRIZOT http://www.canal-u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/l_image_photographique.1407

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